On dit souvent que le timing est tout en affaires. Eh bien, laissez-moi vous raconter comment notre aventure américaine a pris une tournure… disons… intéressante.
Le rêve américain prend forme
Retournons un instant en mai 2024. Moi, Laurence, fondatrice de SOJA&CO., avec un objectif bien précis en tête : faire grandir notre petite entreprise familiale québécoise au-delà des frontières canadiennes. Nos produits de bien-être naturels et non toxiques ont déjà séduit les Canadiens, alors pourquoi ne pas tenter notre chance de l'autre côté de la frontière?
J'avais entendu parler de la subvention CanExport, un programme gouvernemental qui aide les entreprises canadiennes à s'implanter sur de nouveaux marchés. L'opportunité semblait donc parfaite! Alors, je me suis lancée et j'ai préparé ma demande avec un plan bien ambitieux (et qui me faisait palpiter d'excitation) : conquérir les États-Unis!
Je vous vois déjà vous demander : mais concrètement, à quoi sert cette fameuse subvention? C’est assez simple : tu présentes un plan bien détaillé de ce que tu veux faire et où, et si ton plan est accepté, 50% des dépenses admissibles sont couvertes. Une belle différence sur un projet aussi grandiose!
Quand la bonne nouvelle arrive… au mauvais moment
Avançons maintenant jusqu’en décembre 2024, juste après notre période la plus occupée de l’année. Mon téléphone vibre et je vois un courriel du gouvernement du Canada : « Votre demande CanExport a été acceptée! » Laissez-moi vous dire que j’ai sauté de joie! Quelle bonne nouvelle, non? Eh bien… je pensais que c’était le cas…
Quelques semaines plus tard, les discussions sur les tarifs douaniers potentiels de Trump ont commencé à faire beaucoup de bruit, et ce qui devait être un moment de célébration se transforme vite en un vrai casse-tête stratégique. Parce que, non seulement ces tarifs viennent compliquer notre expansion, mais avec le climat politique qui se détériore, même l’idée de poser le pied aux États-Unis devient… un peu délicate.
Pour vous donner une idée, j’ai même essayé de demander à CanExport de changer la destination de la subvention. Parce qu’à ce moment-là, c’était la seule solution qui me semblait logique. Mais malheureusement, ça n’a pas fonctionné. Même avec tout ce qui se passait, et les entreprises canadiennes qui étaient dans le même bateau, on m’a dit que c’était impossible.
Entre opportunité et dilemme
La subvention CanExport, c’est un véritable défi à obtenir – je vous le dis, j’avais presque l’impression d’avoir gagné à la loterie! L’idée de laisser passer cette chance était impensable. Alors, je me suis organisée et j’ai monté un plan d’action pour utiliser les fonds avant la date limite du 31 mars 2025.
OUI, j’ai enfin terminé ce gros projet. Et même si la situation… disons, imprévue, a mis un peu de piquant dans l’aventure, je dois dire que je suis tellement fière de ce que mon équipe et moi avons accompli depuis que j’ai reçu cette nouvelle en décembre dernier.
En quelques semaines seulement, on s’est revirées sur un dix sous, comme on dit! Sabrina (directrice marketing) et moi avons pris un vol pour Miami, direction le salon Cosmoprof, pour repérer les nouvelles tendances de notre industrie et dénicher des idées de nouveaux produits à développer.
Ensuite, à peine un mois plus tard, me voilà déjà de retour aux États-Unis, cette fois avec Frédérique (notre directrice des ventes), direction New York pour le salon NY NOW, le jour même où Trump annonce officiellement l’entrée en vigueur des tarifs en février 2025. Quand on parle de timing impeccable… pas vraiment dans le bon sens!
Et en plus de tous ces voyages, on ne s’est pas arrêtées là! On a déposé notre marque de commerce aux États-Unis (!!!), acheté le domaine sojaco.us, et on a même bien plus encore, mais je ne vais pas m’éterniser sur le sujet, sinon ce blogue va finir par être un roman!
Une réalité américaine coûteuse
Le taux de change? Vraiment pas génial. Les frais de déplacement? Carrément astronomiques. La possibilité de promouvoir ces voyages d’affaires sur nos réseaux sociaux? Pratiquement inexistante (par peur de recevoir une vague de commentaires haineux, alors que tout ça est 100% hors de notre contrôle). Je vous épargne le montant exact, mais disons juste que ces voyages ont coûté « trèèèèès cher » – avec bien trop de « è » pour le confort de notre comptable.
Et maintenant?
Et maintenant? Cette aventure nous a appris une leçon précieuse : même les plans les mieux préparés peuvent être chamboulés par des facteurs qu’on ne contrôle pas. Mais chez SOJA&CO., on a toujours cru en notre capacité d’adaptation (disons que ce n'est pas notre premier rodéo avec des plans qui changent du tout au tout).
C’est maintenant qu’on met temporairement de côté notre «rêve» américain pour réorienter nos efforts vers la France et le Royaume-Uni. Un pivot stratégique qui est devenu une évidence face aux circonstances.
Je reviendrai sur cette histoire dans un prochain article. Mais disons que l’arrivée d’Alice (spécialiste en développement des affaires internationales) en janvier a pris tout son sens dans ce contexte. Croyez-moi… il faut vraiment faire confiance à la vie. Parce que parfois, même si le timing semble catastrophique, il peut aussi être étonnamment parfait.
À bientôt x
Laurence